Miséricordieux comme le Père

La parole de Dieu de ce dimanche nous parle de la miséricorde de Dieu. La première lecture tirée du 2 Sam 12, 7-10.13 nous raconte l’histoire du roi David qui a commis un adultère suivi d’un meurtre froidement et cyniquement prémédité. Conséquemment, le prophète Nathan lui a fait prendre conscience de sa faute et, de ce fait, Dieu lui a pardonné quand il en connaît humblement la gravité. Cette histoire est une illustration de la miséricorde de Dieu qui veut, non la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive.
Quant à la deuxième lecture, tirée de la lettre de Saint Paul aux Galates, Gal 2, 16.19-21, il est question d’une justification par la foi et non pas par la Loi mosaïque. La foi, Saint Paul nous rappelle, est un don gratuit de la grâce qui vient de Dieu. Dès lors, celui que Dieu justifie vit dans le Christ en partageant la vie de Celui-ci, et par le Christ.
L’Evangile, de son côté, est un péricope propre à Luc. Elle est placée juste après le jugement de Jésus sur sa génération dans laquelle les Pharisiens se considéraient vraiment les hommes « purs », raison pour laquelle ils étaient scandalisés par l’audace de la pécheresse, et plus pire encore, par le comportement de Jésus vis-à-vis la pécheresse. Ils ont oublié que Jésus était l’Envoyé spécial de Dieu venu pour le pardon des péchés. Avec Jésus donc, l’ère de la grâce est arrivée aussi pour les pécheurs que nous sommes. 
Partant de ce qui précède, le pardon accordé par Dieu est d’une efficacité créatrice. Il change le cœur de celui qui l’accueille, crée en lui un cœur pur, et le renouvelle au plus profond de son être. Seul le Créateur peut pardonner ainsi, car la parole du pardon fait toujours appel à l’autorité souveraine de Dieu. Dans ce cas, l’attitude de Jésus invite chacun à purifier le regard porté sur les autres même les subalternes. Lui, le Juste, n’humilie pas les pécheurs, plutôt les accueille avec une extrême délicatesse. Il faut savoir donc que l’amour de Dieu peut être plus grand même chez les pécheurs. C’est ainsi que les prostituées devanceront les Pharisiens dans le Royaume de Dieu (cf. Mt 21, 31).
Pouvons-nous alors arriver à pardonner comme Jésus, notre Sauveur l’avait fait ? Comment accueillir le pardon de l’autre qui nous blesse en tenant compte que l’orgueil est la plus grande tentation de ceux qui font le bien sans le secours à la grâce salvatrice ? Soyons miséricordieux comme notre Père l’est.