Réponds-moi, Fiducia Supplicans

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Le dix-huitième jour du douzième mois de l’année du Seigneur 2023 restera graver dans le cœur des militants des relations homosexuelles du monde entier. 

C’est ce jour-là qu’à travers le Dicastère de la Doctrine de la Foi, dans la déclaration intitulée Fiducia Supplicans, sur la signification pastorale des bénédictions, le Pape François a mis en évidence la possibilité de bénir les relations homosexuelles. 

Il faut comprendre que Fiducia Supplicans est un prolongement de la réponse négative papale vis-à-vis d'un Responsium ad dubium concernant la bénédiction des unions de personnes du même sexe publié le 15 mars 2021 par la même Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

 

La Fiducia Supplicans déclare dans son trente et unième paragraphe que : 

« Dans l’horizon ainsi tracé il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe… ». 

Ce qui ne doit pas échapper à nos égards pointus, ce sont les conditions sine qua non que posent la déclaration pour recevoir ou donner une telle bénédiction. Il y a deux conditions fondamentales pour la validité de toute bénédiction, car cette dernière est un sacramentel.

 

La première, c’est la Forme. 

Comme on le sait, dans la compréhension des sacrements, la Forme est un aspect immatériel de la cérémonie. En d’autres termes, c’est la formule, les mots ou même les gestes impliqués. 

Dans ce cas, la déclaration insiste sur le fait que la «forme… ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales » n.31. 

Cela laisse, en effet, au ministre ordonné (Diacre, Prêtre ou Évêque) la liberté d'utiliser les paroles de bénédiction appropriées, d'une part, mais cela le restreint également à ne pas utiliser les bénédictions liturgiques esquissées accordées aux couples juste vers la fin du sacrement de mariage, ni à « promouvoir (ou) prévoir un rituel de bénédiction des couples en situation irrégulière » n.38, d'autre part. 

Ainsi, nous sommes donc devant une première question fondamentale sans réponse. Et si le ministre ordonné, après avoir bloqué ou bourré les mots et le rite tels qu'ils se trouvent dans le livre liturgique des bénédictions, continue à utiliser la formule exacte sans se référer physiquement au livre liturgique, est-ce cela restera-t-il encore une bénédiction ? 

La deuxième, c'est la Matière. 

Il s’agit, dans ce cas, des personnes elles-mêmes qui doivent être bénies. 

Primo : Fiducia Supplicans nous dit que les bénéficiaires aui sont les couples en situation irrégulière et les unions de même sexe doivent admettre qu'ils vivent dans une union désordonnée, « se reconnaissant démunis et ayant besoin de son aide » n.31.

 

Cela ouvre une deuxième question fondamentale sans réponse. Les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, admettent-ils vraiment qu’ils vivent dans une union désordonnée et qu’ils ont besoin de l’aide de Dieu, dont la grâce agit à travers la nature ? 

Secundo, les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, d’après Fiducia Supplicans, devraient exprimer le désir de « se confier au Seigneur et à sa miséricorde, (d’) invoquer son aide et (d’) être guidées vers une plus grande compréhension de son dessein d’amour et de vérité. » n.30. 

Cela nous amène à une troisième question fondamentale sans réponse. Ce désir s’exprime-t-il par l’écriture ? Sinon, comment le ministre ordonné connaîtra-t-il le désir des récipiendaires d’une telle bénédiction?

Tertio, les destinataires de cette bénédiction ne doivent pas être habillés ni faire de gestes suggérant qu'il s'agit d'un mariage ou d'une cérémonie d'union civile, nous conseille le Fiducia Supplicans. Le code vestimentaire, nous connaissons tous, est en même temps culturel et spirituel ; ainsi parfois difficile à déchiffrer. 

Ceci conclut une quatrième question fondamentale sans réponse. Comment le ministre ordonné comprendra-t-il le code vestimentaire des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe à bénir ? 

En faite, nous ne sommes en aucune manière animés par un esprit de jugement, mais nous sommes sur le chemin de la compréhension de la vérité qui nous rendra libre.